Houdeng-Aimeries: les plongeurs nettoient le Canal du Centre.
03 avril 2017 15:16Ce samedi (1er avril) une agitation particulière régnait sur la place du Souvenir à Houdeng-Aimeries. A proximité des berges du Canal Historique du Centre. Trente plongeurs se sont mobilisés pour nettoyer et ramasser les détritus qui se trouvent dans le canal. Une initiative proposée par un plongeur de la région du Centre. Un nettoyage de printemps subaquatique bien particulier pour un constat désolant: de nombreuses personnes considèrent le canal comme un décharge à ciel ouvert. Par cette action, les hommes grenouilles espèrent conscientiser le grand public.
Denis Colette et Carlo Scirosi
http://www.antennecentre.tv/www/houdeng_aimeries_les_plongeurs_nettoient_le_canal_du_centre-88088-999-226.html
Tous à l’eau pour purifier le Canal du Centre
Samedi 1er avril 2017. 10h30 du matin. Devant le pont tournant d’Houdeng-Aimeries, sur les berges du Canal du Centre, à deux pas de la place du souvenir, Anthony Milazzo rassemble les troupes pour un nettoyage hors du commun. L’Houdinois, plongeur au sein de l’Aquadeep de Wavre, est aussi un « sea shepherd », ces bergers de la mer qui militent pour la préservation des écosystèmes à travers le monde.
Le coordinateur du projet...
L’opération Be Wapp dans laquelle il se lancera, en compagnie d’une trentaine de plongeurs, dans quelques minutes, lui tient particulièrement à cœur.
L’an dernier, ils n’étaient que seize. Cette fois, cinq clubs de plongée et quatre fédérations ont répondu à l’appel parmi lesquels trois clubs locaux (le Tribal Diving de Houdeng, le Casal et le Chasa de La Louvière), un club régional (les Congres de Charleroi) et un club brabançon (l’Aquadeep).
Les consignes de sécurité sont claires : « On ne ramène que les petits objets sur la berge, le Service Public de Wallonie se charge de récupérer les objets lourds ».
La profondeur n’est que deux 2,5 à 3 mètres par endroits, mais il faudra tout de même faire attention. Nombreux sont les plongeurs qui disposent d’oxygène pur et de défibrillateurs pour parer aux incidents de parcours. Mais les plongeurs mobilisés, jeunes et vieux, ne sont pas des novices.
Trois sites sont déterminés : les abords du pont tournant, ceux du pont Liébin, récemment rénové et à quelques encablures de là, toute une zone située entre le pont Capitte et le pont rouge. Les hommes et femmes-grenouilles plongent en binôme, des « palanquées ». L’eau affiche une température de 12 à 13º. Elle est relativement claire, sauf lorsque les plongeurs remontent des sacs qui déplacent énormément de particules.
En bateau
Nous montons à bord d’un des petits bateaux électriques mis à disposition au départ de la Cantine des Italiens pour suivre les équipes au plus près. Sur la berge, nous croisons des équipes de Fedasil qui nettoyent les abords du Canal du Centre. L’Unité verte de la Police dresse les PV si besoin. Dans l’eau, les « trésors » renfloués sont pléthores, mais tous ne brillent pas du même or. « Les gens sont des porcs », constate Anthony Milazzo, masque sur le nez.
Un panneau électoral !
En nonante minutes, les quinze paires de plongeurs ramèneront une liste impressionnante d’objets : des sacs et des sacs de canettes, enfoncées dans la vase, des barrières Nadar, un panneau électoral, un ballon de basket, une selle de vélo, six caddies, deux mobylettes et un vélo près du Pont Tournant, deux vélos et un vélomoteur près du Pont Rouge, un écran de PC, des panneaux de signalisation et d’interdiction de stationner.Mais le pis, c’est qu’ils ont du laisser certaines choses à l’intérieur : « En bougeant les objets, on remue énormément de vase, parfois on retrouve les choses qu’on a vues, parfois, on ne les retrouve plus », regrettent, Xavier, Sixtine, Laurent et Noémie, de Liège et Namur, qui s’étonnent de la saleté ambiante.
Ainsi, reste-t-il des caddies, des armoires, des vélos et des mobylettes sous l’eau au milieu des têtards qui tentent d’évoluer. Et pendant ce temps, les plongeurs n’ont aperçu qu’une seule carpe. Triste de constater tout cela sur une portion de 1,5 km. Faut pas demander…
Ne laisser que ses bulles
Dimanche, Avril 2, 2017 - 14:06
«
Nous pratiquons cette opération chaque année depuis 15 ou 16 ans », souligne Marjorie Piérard, du club Houdinois Tribal Diving. 
« Nous effectuons des nettoyages et nous sensibilisons nos plongeurs au respect de la faune et de la flore aquatique. À la surface, on ne voit pas les problèmes, mais dessous, on peut abîmer tant d’entités vivantes fragiles… Et après, il est trop tard pour les générations futures. Nous sommes instructuers en plongée, aussi nous insistons ainsi que la PADI pour que nos plongeurs ne laissent rien d’autres dans l’eau que leurs bulles. Nous plongeons principalement du côté des lacs de l’Eau d’Heure. S’il fait souvent très propre autour des sites de plongée, par contre en face, nous trouvons des barbecues, des langes. Les mégots de cigarettes sont les objets que l’on retrouve le plus. On ne se doute pas qu’il faut plusieurs années pour qu’ils se dégradent. »
